Edito : Le diamant de synthèse, une fausse bonne idée ?

Edito : Le diamant de synthèse, une fausse bonne idée ?

Le débat autour des diamants de synthèses versus diamants naturels est complexe. Depuis quelques années, cependant, deux facteurs incitent les consommateurs à se tourner vers les diamants synthétiques : la possibilité d’acheter un diamant à un prix plus abordable et la perception que soient  “plus responsables” en termes d’impact éthique et écologique. Mais le diamant de synthèse est-il vraiment la solution idéale ?

1. Une consommation très gourmande en électricité peu verte. 

 

Si l’on se penche sur le côté écologique du diamant de laboratoire il est en réalité, pour l’instant, très loin de l’être. Depuis 2019 la Chine est de loin le plus grand producteur mondial de diamants de synthèse, représentant environ 56 % du marché mondial or nous savons que la Chine est le premier pollueur au monde. Avec la majorité de sa production électrique provenant encore des mines de Charbon extrêmement polluantes. C’est ainsi qu’en 2019, la DPA a ainsi commandé un rapport sur l’impact écologique du secteur minier. Il en est ressorti que le minage d’un diamant naturel d’un carat émettrait ainsi en moyenne 160 kilogrammes de CO2… contre 511 kg pour un diamant artificiel.  

Plus consommatrice d’une électricité plus polluante ce n’est ni plus ni moins la réalité actuelle du diamant de synthèse.

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Source RAPAPORT

2. Un diamant Ethique ? 

 

Pour le côté étique, le diamant de synthèse à un impact économique très néfaste sur les pays producteurs africains comme le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud dont le développement économique dépend directement de l’exploitation minière pour soutenir la croissance de leur pays. En achetant un diamant synthétique on encourage donc le développement économique de super puissance tel que les Etats Unis ou la Chine plutôt que de petit pays producteur dont l’économie en dépend. 

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Source RAPAPORT

3. Un très mauvais investissement

 

Parlons alors du prix. En termes d’achat/vente B to B (professionnel à professionnel) un diamant synthétique d’un carat se vend aujourd’hui entre 300 et 400 $ la pierre ce qui représente à peu près 10% du diamant naturel. Pourtant en faisant le tour des joailliers ayant choisis de vendre du synthétique on se rend rapidement compte qu’aucune bague n’est vendu en dessous des 4000 euros. La marge est donc très intéressante pour le joaillier. En comparaison un diamant naturel à qualité équivalente serait vendu aux alentours de 5500 à 6000 euros en bijouterie. Sur une base d’achat à 4000 euros la marge est forcément moins intéressante pour le joaillier. Néanmoins en ce qui concerne l’investissement du consommateur lors de son achat c’est une tout autre histoire. D’un côté avec le diamant de laboratoire le consommateur se retrouve à avoir surpayer un bien invendable qui ne fera que décoté dans le temps. Et de l’autre le consommateur ayant payé un peu plus chère se retrouve avec un bien d’une valeur investi bien plus stable et conséquente.  

 

Pour conclure, les diamants synthétiques ne sont pour l’instant pas encore assez “bon marché” pour le consommateur et loin d’être plus éthique et “propre” que le diamant naturel. Je dirai que ces derniers pourraient être une très bonne alternative pour les petits budget si ils étaient : 

  •  Certifié par les fabricants comme provenant de sources utilisant d’électricité responsable.  
  • Plus étiques sur la provenance de l’achat qui pour l’instant n’est quasi jamais détaillé  
  • Plus compétitif pour le consommateur, c’est à dire proposer des bijoux avec du diamant de laboratoire vraiment moins chère
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